L’écriture du polar dans «L’outrage fait à Sarrah Ikker » de Yasmina Khadra

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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Faculté des Lettres et des Langues

Université Mohamed Seddik Ben Yahia-Jijel Département de lettres et langue française N° de série :

N° d’ordre :

Mémoire

Pour l’obtention du diplôme de Master Spécialité : Français

Option : Littérature et civilisation

L’écriture du polar dans «L’outrage fait à Sarrah Ikker » de Yasmina Khadra

Présenté(e) par : Dirigé(e) par : Chata Meroua Abdou Chemssedine Chaour Yousra

Devant le Jury :

Président : Mme Abdlaziz Radia

Rapporteur : M. Mohamed Chemseddine Abdou Examinateur : Mme Adjroud Ahlem

Année universitaire 2019 / 2020

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Remerciements

En tout premier lieu, nous remercions le bon Dieu, tout puissant, de nous avoir donné la force pour survivre, ainsi que l’audace pour dépasser toutes les difficultés.

Nous tenons à adresser nos sincères remerciements à notre encadreur Monsieur Abdou Chemseddine pour ses judicieux conseils, ses orientations et ses rigoureuses contributions. Nos remerciements s’adressent également aux membres du jury qui ont accepté d’évaluer notre modeste travail.

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Dédicaces

A nos chers parents Nos sœurs et nos frères

Nos deux familles Et tous nos amis

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Table des matières

Introduction générale

…... ………06

Chapitre I : Roman policier hybride

... ….14

I.1 Définition ... ……….. ..15

I.2 Naissance, historique et précurseurs ………... .16

I.3 Codes du genre en application... ……… 18

I.3.a Le roman à énigme ………..……18

I.3.b Le roman noir ……….19

I.3.c Le roman à suspens ………..20

I.4.d Le polar et structure narrative atypique……….21

I.4.d.1- Situation initiale et élément déclencheur ………22

I.4.d.2- Péripéties et dénouement ………23

I.4.d.3- Codes du polar en application ………25

Conclusion ………27

Chapitre II : Interrogatoire des personnages

... 30

I.L’être ……….………31

1. L’identité et le nom ... ……….….….32

2. La dénomination et le portrait……….. ……….…...33

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3. Le corps et l’habit……….…34

4. La psychologie et la biographie ………..……..36

II. Le faire... .37

1. Rôle thématique ……….…..…. 38

2. Rôle actanciel ………...……….……. .. 39

Le savoir / Le vouloir / Le pouvoir……….39

III. L’importance hiérarchique………40

1. Qualification et distribution ………41

2. Autonomie et fonctionnalité ………...42

3. Prédésigniation conventionnelle ……….43

4. Commentaire explicite du narrateur ……….…..44

5. Conclusion ………..45

Chapitre III : Culpabilité sociale

... 46

I. La sociocritique 1. Définition et historique ... 47

2. Théorie du reflet ……….48

3. Application ………...49

II. Analyse thématique ……….50

1. Condition féminine ……….51

2. Relation conjugales ………52

3. Corruption ………...53

4. Viol ………54

5. Conclusion ………..55

Conclusion générale

... 58

Liste des références bibliographiques... 62

Annexe ...64

Résumés... 67

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Introduction

Générale

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Nous n’avons pas le temps. Nous les femmes. Nous n’avons pas l’éternité devant nous […] nous sommes tout près de la mort, toutes les femmes le sont. Et nous sommes tout près du viol et nous sommes tout près des coups […] cela se passe pour une simple raison, rien de complexe ou de difficile à comprendre : les hommes le font, en raison du type de pouvoir que les hommes ont sur les femmes. Ce pouvoir est réel, concret ; exercé à partir d’un corps sur un autre corps ; exercé par quelqu’un qui considère avoir le droit de l’exercer en privé. C’est le résumé et l’essentiel de l’oppression des femmes1.

La femme fait quotidiennement l’objet de violences sexuelles. Le viol est un phénomène qui a toujours existé, il existe même depuis l’antiquité, c’est un sujet qui a longtemps été tabou ou ignoré. Cependant au fil des siècles, il est devenu un sujet essentiel qui fait partie de ces sujets que l’on retrouve dans les pages des faits divers et des journaux.

Parler du viol en générale ; c’est pointer du doigt l’une des formes d’agressions qui constituent le lot de la violence sexuelle. Partout dans le monde, on assiste à ces agressions sexuelles dont les femmes restent les plus vulnérables face à ce phénomène et ce sont le plus souvent les victimes, ce mal pernicieux qui ronge nos sociétés est reconnu et jugé comme un crime, parce que si nous nous interrogions sur ce qui est un viol , la définition serait sans doute celle qui est défini par la loi française « tout acte de pénétration sexuelle de quelque nature qu’il soit commis sur la personne d’autrui , par violence , contrainte ,menace ou surprise » (Art 222. 22)

Le viol est donc un crime universel dont le poison coule partout. Il représente un grave problème touchant des millions de personnes chaque année dans le monde. Cette criminalité, qui n’est étudiée que depuis quelques dizaines d’années marque de peu de données statistiques. Les chiffres sur les fausses accusations de viols varient beaucoup selon les sources.

Ni les autorités des forces nouvelles, ni les autorités gouvernementales, n’ont établi des statistiques officielles faibles sur les agressions sexuelles perpétrée par leurs forces ou sur les niveaux de violences sexuelles dans les zones sous leur contrôle. Les comptes -

1 DWORKIN Andrea, essayiste, romancière, critique littéraire, féministe, journaliste, écrivaine.

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rendus et les plaintes enregistrées par la police sont au mieux contradictoires2.

Les chiffres peuvent facilement être revus à la hausse en raison de la sous déclaration des victimes sur le sujet, ce serait alors plusieurs millions de femmes qui seraient concernées.

Selon les estimations de L’office des Nations Unis contre le crime et la drogue, plus de 35 % de femmes dans le monde ont subi des violences physique et /ou sexuelles.

Le même office publie annuellement un rapport sur le nombre de viol déclarés à la police dans le monde qu’on pourrait résumer ainsi : 903 viols par jour, soit plus de 250 000 viols chaque année dans le monde, dont 84 767 aux Etats-Unis, 66 196 en Afrique du Sud et 22 172 en Inde.

Malgré le fait que l’idée du viol reste inconsciemment rattachée aux sociétés occidentales considérées par nous comme décadentes, il est cependant bien présent dans monde arabo-musulman, peut être même avec la même ampleur. Mais c’est un sujet qui reste difficile à aborder dans toutes les sociétés arabo-musulmanes.

La femme dans la société arabe est comme les femmes dans la plupart des autres régions du monde souffrent des inégalités et les pratiques discriminatoires comme les crimes d’honneur. Malgré que l’islam qui prend ses sources du Coran et de la Sunna distingue clairement entre les relations sexuelles licites, pratiquées légalement dans le cadre du mariage et illicites, sévèrement interdites et se pratiquant hors mariage.

Et malgré l’évolution des législations la violence contre les femmes restent une réalité quotidienne .

Selon un rapport réalisé par les Nations Unis, 99,3% des femmes et jeunes filles égyptiennes ont été victimes de harcèlement sexuel ; au Yémen 98,9% des femmes en ont été victimes dans la rue. En Syrie selon le département d’Etat américain plus de 400 cas de viols et des mutilations sexuelles contre des jeunes filles et des femmes dont 700 survenus en prison. D’après l’enquête national du ministère de la famille publié mardi 14 mai, 54,4% des marocaines ont subi une violence (physique, sexuelle, psychologique) dans l’année qui a précédée.

2 Human Rights Watch, 2007, p .26

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Pour beaucoup de ces femmes, le poids de la honte, de la famille et du regard de la société sont des obstacles qui les empêchent de déclarer ou déposer plainte contre leurs agresseurs. Pour certaines qui en ont le courage, l’enquête policière se solde souvent par un échec due à la simple banalisation, à l’ambigüité et limites de la notion de consentement, et enfin au retard que la victime accuse pour déposer sa plainte et qui mène à la disparition des séquelles physiques.

Dans les deux cas de figures, un lien de continuité se crée entre le viol, l’enquête policière et la littérature, dans le sens où le texte littéraire devient la seule issue pour ces fememes. Caractérisé par sa diversité thématique et sa polysémie, il est considéré comme le centre et l’issue à toute chose. La littérature est généralement un témoignage de la vie des peuples car elle est le meilleur moyen de lutter contre toute forme de violence, elle est donc la voix de ceux qui n’ont pas de voix.

La littérature possède le pouvoir et la capacité de traduire les crises et les crimes dans les sociétés. Plusieurs écrivains et écrivaines ont consacrés leurs plumes pour dénoncer et rejeter les phénomènes de violence comme le viol dans toutes ces formes destructives.

Le viol dans la littérature n’est pas facile à aborder et est devenu objet de recherche littéraire, qui est encore bien trop tabou dans notre société ; certains romancier dénoncent de manière extrêmement claire et virulente les violences sexuelles faites aux femmes dans leurs livres comme le roman de Nelly Alard Moment d’un couple et le roman d’André Allemand un crime en Algérie ….

La catharsis du texte ne passe pas seulement par la dénonciation du viol, mais aussi pour traduire les enquêtes policières dans le roman. Le genre du roman policier au Maghreb connait un développement considérable à partir des années soixante -dix ; il existait au Maroc des romans feuilletons policier qui étaient régulièrement publiés dans des journaux. Ce genre est assez récent en Algérie ; c’est avec Youcef Khader que le signale est donné pour la naissance du genre policier en Algérie. Durant les années quatre-vingt-dix, l’Algérie a connu des grandes mutations historiques, celle des horreurs d’une guerre civile d’une grande violence.

Yasmina khadra et Driss Chraïbi sont deux figures importantes de la fiction policière maghrébine contemporaine. Ces deux auteurs lorsqu’ils choisissent de situer le

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roman dans le monde arabe et plus particulièrement dans des pays autoritaires, donnent souvent la responsabilité de l’enquête n’ont pas à des policiers mais à des détectives privés. Khadra et Chraïbi font un choix différent et préfèrent décrire en détail la réalité de la police au Maroc et en Algérie.

Les romans policiers de Yasmina khadra pourraient être considérés comme représentants de l’essor du genre policier algérien, car ils donnent une vision tragique qui oppresse la société algérienne dans les années 90, un texte qui critique un nouveau pan de l’histoire de l’Algérie contemporaine.

Voici ce qu’on peut lire d’une manière générale sur le polar chez yasmina Khadra :

Dans le cadre d’une réflexion axée sur roman policier et la politique, l’œuvre de yasmina khadra constitue un exemple majeur et digne d’attention, tant par le contenu que par l’usage avisé d’un genre littéraire qui constitue .sous la plume du romancier, un outil apte à décrire la réalité sociohistorique complexe de son pays. En parcourant de manière transversale l’histoire sociopolitique algérienne allant la période postcoloniale aux années 90, l’auteur se pose en véritable passeur de mémoire. Tout en gardant un regard critique et désabusé, l’écrivain algérien décrit les relations intriqués qui constituent le tissu social de son pays en rendant intelligent à tout lecteur une réalité extrêmement composite3 .

Yasmina khadra de son vrai nom Mohammed Moulessehoul , un écrivain parmi les grandes figures de la littérature algérienne de notre temps, et l’une des plus importantes voix du monde arabe . né le 10 Janvier 1955 à une ville Kenadsa qui se situé au sud- Ouest de wilaya de Béchar, il descend d’une famille de poètes. D’une mère nomade et d’un père infirmier et officier de l’ALN.

Mohammed Molessehoul a publié six romans sous son nom de 1984 à 1989, puis il prend le pseudonyme de Yasmina Khadra pour plus de liberté, mais la première raison c’est la clandestinité ; comme il le dit dans l’une de ses interviews « propos étonnant dans la bouche d’un militaire quand on n’y songe ! ». Il finit par choisir un

3 CANU Claudia : le polar maghrébin sous la plume de Yasmina Khadra .comment l’enquête policière devient enquête politique.

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pseudonyme féminin (le nom de sa femme ) pour échapper à la censure et vit désormais en France ,où il se consacre pleinement à l’écriture .il a déclaré dans une interview sur les raisons qui l’on incite à choisir un nom féminin que tout simplement parce qu’il épreuve une certaine admiration pour les femmes algériennes « j’admire leur courage et l’espoir qu’elle entretiennent ,mais aussi écrire avec ma situation de militaire à l’époque était condamné à mort .»4

Notre recherche sera consacrée à un des romans de Yasmina Khadra intitulé l’outrage fait à Sarrah Ikker5, , publié le 02mai 2019 aux édition Julliard ,il s’étale sur 275 pages. Le choix de notre corpus répond d’abord à un intérêt personnel envers la littérature maghrébine en général durant notre cursus universitaire, mais aussi les écrits de Yasmina Khadra en particulier qui nous ont toujours passionnés par la simplicité qu’ils dégagent. Il est distingué par un style merveilleusement vivant, sa langue utilisée est compréhensible, claire et simple.

En outre nous avons choisi ce roman parmi tant d’autre que nous avons lu parce que premièrement, le style d’écriture de Khadra est fluide et plein d’émotion.

Deuxièmement, il présente pour nous un contenu très intéressant.

L’histoire de ce roman se déroule au Maroc où le narrateur raconte l’histoire d’un couple marocain ; celui de Driss lieutenant de police et son épouse la fille de directeur de l’école de police ; ils mènent une vie agréable à Tanger jusqu’au jour où un outrage est fait à sa femme ce qui a profané leur vie conjugal.

Un soir, Driss s’est rendu à Casablanca pour remplacer le commissaire Baaz chef de la police de Tanger aux fiançailles de Lalla Nour. Mais les invitations était normatives, il a été refoulé par le service d’ordre et est donc revenu chez lui et trouve son épouse menottée au lit conjugal, elle a été agressée et violée. L’agresseur assomme Driss et s’enfuit. Il s’est assommé et se réveillera dans une clinique, il déprime. Il veut faire toute la lumière sur l’outrage qu’a subi son épouse et qui rejaillit également sur lui, alors il entreprend sa propre enquête en parallèle à celle menée par l’inspecteur à qui Baaz a confié officiellement l’enquête.

4 KHADRA Yasmina, Entretien avec Youcef Merahi , Qui êtes-vous Monsieur Khadra ? , Sedia, 2007, p. 19

5 KHADRA Yasmina, L’outrage fait à Sarrah Ikker, Julliard, 2019.

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Il a retrouvé un bouton de manchette dans la chambre conjugale, cette preuve lui aide à trouver les pièces qui manquant au puzzle malgré tous les risques et les périls d’indice en indice, il a fini par découvrir la vérité.

L’auteur n’a pas donné de fin bien définie; il conclut le roman par le mot « à suivre ». Il laisse flous les contours de l’histoire afin que le lecteur lui-même tire ses conclusions. Il termine donc le livre sur une touche de mystère pour laisser place à l’imagination du lecteur car ce dernier ne sait pas ce qui va se passer par la suite.

Après plusieurs lectures de l’œuvre de « L’outrage fait à Sarrah Ikker », nous résumons nos interrogations en une seule problématique qui sera notre fil conducteur tout au long de ce modeste travail :

L’outrage fait à Sarrah Ikker respecte-t-il vraiment les codes d’un polar puisqu’il se termine avec « à suivre » et va donc à l’encontre d’un roman policier classique ? Si c’est le cas et qu’il se respecte pas les codes du roman policier, est-ce à cause des actions des personnages ou bien au poids de société sur ces derniers ?

Suite aux questions que nous avons posées, nous mettons également comme hypothèse de recherche, ce roman parle d’une enquête conjugale mené par le personnage principale, que l’on peut considérer comme le détective privé dans ce roman policier.

Nous supposons que notre roman L’outrage fait à Sarrah Ikker n’est pas un roman policier classique parce que le roman policier classique codifiées en 1928 par S.S Van Dine (les 20 règles) ne semble pas s’appliquer à l’œuvre.

Afin de réaliser l’objectif fixé pour cette recherche, nous aurons recours à quelques théories qui conviennent à notre problématique : la sociocritique et l’analyse sémiologique des personnages selon Philipe Hamon, l’analyse thématique et les codes du roman policier.

Pour mener à bien notre travail, nous avons établi un plan ou une feuille de route qui contient en tout et pour tout trois chapitres cohérents et complémentaires.

Pour bien répondre à notre problématique, nous nous mettrons nous même dans la peau d’un détective qui cherchera la vérité.

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Dans le premier chapitre nous essayons de cerner la définition du roman policier, sa naissance, son histoire, ses précurseurs et ses genres et tenterons d’appliquer sur notre corpus au fur et à mesure.

Dans le deuxième chapitre, nous allons faire l’analyse des personnages principaux selon Philipe Hamon pour savoir s’ils reflètent ou non les personnages du roman policier classique.

Et dans le troisième chapitre et le dernier nous allons faire une étude sociocritique du roman combinée à une étude thématique, pour essayer de prouver que c’est la société maghrébine qui se refuse aux codes du polar et non l’inverse.

Enfin on terminera par la conclusion où nous confirmerons ou infirmerons les hypothèses proposées dans la problématique, et bien sûr nous laisserons notre conclusion ouverte à d’autres chercheurs.

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Chapitre 1

Le roman policier

hybride

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Le roman policier est un genre mineur qui tombe dans la paralittérature, cette littérature du genre qui existe de plus d’un siècle .elle est longtemps associée à un genre populaire qui s’opposerait à la littérature savante , considérée comme un sous-littérature .actuellement le roman policier a connu un essor en termes de production et également de réception , il s’impose peu à peu dans la production littéraire mondiale , passant même la frontière ténue entre « paralittérature » et « littérature » . De nos jours sont publiés de centaines de roman policiers par an, le genre policier est un genre facile à lire puisque l’intrigue pousse le lecteur à s’aventurer plus loin dans le récit .dans ce type de roman, le lecteur doit prendre en compte chaque élément qui lui donné car tous peuvent être capitaux à l’élucidation de l’énigme.

Il existe principalement trois genres de roman policier : le roman de l’enquêteur ou roman à énigme, le roman de la victime ou roman à suspense, le roman du criminel ou roman noir.

1- La définition du roman policier :

Définir la littérature policière reste encore une tâche extrêmement difficile, ce genre en même temps qu’il favorise l’accès à un ensemble romanesque peut aussi diminuer les possibilités d’arriver à une conception unique.

Par exemple , Boileau et Nacejac6 (1968) postulent que le roman policier est une enquête qui a pour but d’éclaircir un mystère en apparence incompréhensible et inexplicable par la raison ; Messac7 livrait en décembre 1929 : « un crime mystérieux ,graduellement éclairci par les raisonnements et les recherches d’un policier » affirme quant à lui que le policier est un récit consacré à la découverte méthodique et progressive d’un évènement mystérieux , à travers l’analyse de circonstances exactes ; pendant que Sadoul8 propose : « un récit rationnel dont le ressort dramatique est un crime vrai ou suppose » ,il parle d’un récit rationnel d’une enquête menée sur un problème dont l’objet principal est crime .

6 BOILEAU et NARCEJAC c’est le nom du tandem de la littérature policière formé par 2 auteurs : PIERRE Boileau et THOMAS Narcejac .en 40 ans d’écriture, ils sont devenus les maitres du roman policier.

7 MESSAC un écrivain français et militant pacifiste auteur d’une thèse sur l’origine du roman policier, le « détective novel » et l’influence de la pensée scientifique ».

8 SADOUL Jaques est un anthologiste spécialisé, entre autres, en histoire de la science – fiction et a également écrit des ouvrages sur la littérature policière.

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Et pour Yves Reuter9 « le roman policier peut être caractérisé par sa focalisation sur un délit grave, juridiquement répréhensible (ou qui devrait être).son enjeu est, selon les cas, de savoir qui a commis ce délit et comment (roman à énigme), d’y mettre fin et /ou de triompher de celui qui le commet (roman noir) de l’éviter (roman à suspense) » le polar trouve ses points de départ dans l’univers policier et judiciaire.

En sens général , le roman policier( familièrement appelé « polar » en France) est un genre narratif dont la trame est constituée sur l’attention d’un fait ou plus précisément d’une intrigue où l’action et la suspense jouent un grand facteur, et dont le drame est fondée sur une recherche méthodique faite de preuves , le plus souvent par une enquête policière ou encore une enquête de détective privée .

Pour notre travail qui traite un roman policier littéraire de Yasmina Khadra qui s’intitule l’outrage fait à sarrah ikker , qui est un roman où il y’a des policiers et dont le héros est un policier , un polar bien ficelé ,dans lequel se côtoie une galerie de personnages finement construits dont la bonté est bien souvent illusoire .

2- La naissance du roman policier :

Comme toujours lorsqu’on essaie de remonter à la source ,on trouve différentes références et débats sur ce qui constitue les premières ébauches de roman policier ,dès le milieu du XVIII siècle , en chine le genre policier est apprécié depuis très longtemps et le personnage historique de Ti-Jen-Tsie a inspiré la littérature .

Comme tout genre littéraire, le polar puise ses origines dans les grands classiques de la littérature antique comme «Œdipe roi » de Sophocle, puisque le héros titulaire doit enquêter sur le meurtre du roi de Thèbes.

On cite aussi des contes arabes des mille et une nuit (histoire des trois pommes).

La deuxième moitié du XIX° donne naissance à ce genre la lignée des romans gothiques des romans feuilletons c’est une aventure qui démarre avec le « père » du récit policier Edgar Allan Poe, laquelle mit en scène l’inspecteur Auguste Dupin dans la nouvelle Double Assassinat Dans la rue morgue (1841)

9 YVES Reuter,

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L’éclosion du genre correspond au développement des villes ; il est lié essentiellement au développement de la vie citadine.

a- L’historique du roman policier :

Lié à l’apparition de la civilisation industrielle et à l’émergence de la science positive, le récit policier change le mystère en problème. De ce fait il se présente à ses débuts comme un genre strictement codifié orienté vers la résolution d’une énigme.

Les historiens du genre littéraire s’accordent à dire que son origine remonte au fameux roman de l’Américain Edgar Allan Poe publié en 1841, Double assassinat dans la rue Morgue. En effet à travers ce premier récit Boileau et Narcejac déclarent retrouver tous les ingrédients du roman policier moderne :

Dans Double Assassinat dans la rue Morgue ,c’est l’investigation scientifique qui vient au premier plan : mais la dissertation de Dupin sur l’analyse des caractère annoncent les subtilité psychologique de Poirot : l’attente angoissé de la solution(elle ne dure pas longtemps mais enfin elle existe ,inévitablement) est la racine du suspense ;la brutalité avec laquelle les deux crimes ont été commis , la mutilation des corps , le sang répandu , en un mot l’honneur de la scène nous rappellent à temps que la violence est un élément constitutif du roman policier 10

b- Les précurseurs du roman policier :

Chaque genre littéraire a connu de nombreux visages comme le cas du genre policier qui a des noms reste jusqu’à aujourd’hui des pères et des fondateurs même si tous les théoriciens s’accordent pour en donner la paternité à Edgar Allan Poe.

Le premier roman policier voit le jour sous la plume de Jan Austen11 ayant pour titre Emma paru en Décembre 1815, un roman de mœurs qui au travers de la description

10 BOILEAU et NARCEJAC, le roman policier, PUF, Coll. « Que sais-je ? »,1975.

11 AUSTEN Jane, née le 16 décembre 1775 à Stevenson, dans le Hampshire en Angleterre et morte le 18 juillet 1817 à Winchester, dans le même comté, est une femme de lettres anglaise.

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des tentatives de l'héroïne pour faire rencontrer aux célibataire de son entourage le conjoint idéal peint la vie et les problèmes de la classe provincial aisée sous la régence.

Emma, un roman qui ouvra le sillon toute une vague d’auteurs, Bernard Boudreau, un écrivain français en a même dit :

« Considéré comme annonciateur d’un nouveau genre de roman, Emma déconcerte ses contemporains par la description minutieuse d’une petite ville de province. D’autres aspects du roman ; vont le faire qualifier de « roman policier sans meurtre.»12

Emile Gaboriau, publié en 1963, le premier roman policier dont le récit est encore largement inspiré du fond mélodramatique accumulé dans les feuilletons du XIX°.

C’est avec Conan Doyle qu’émerge la première figure de détective vraiment scientifique : Sherlock Holmes.

c- Les genres du roman policier en application

Au fil du temps, de nombreuses sortes de polar sont apparu c’est pour cela qu’aujourd’hui on ne considère plus qu’il n’y a en ait qu’un seul type ou catégories mais en fait une multitude .le roman policier regroupe différents sous genres chacun leurs spécifiées et leurs adeptes.

Roman à énigme :

Le roman à énigme, roman problème ou roman d’enquête, c’est la figure du polar la plus classique.

Selon Todorov13, le roman à énigme est un roman qui est constituée de deux récits, le premier récit concerne le crime, on y raconte comment l’acte s’est produit est le deuxième tous ce qui est liée à l’enquête c’est-à-dire au développement à l’avancer des recherches comme on peut le voir dans la citation suivante :

12 BODEAU Bernard roman policier et thriller, histoire du roman policier.

13 TODOROV Tezeften né le premier mars 1939 à Sofia ; est un essayiste, philosophe et historien français d’origine.

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Le roman à énigme constitué de deux histoires : la première est celle du crime ; la seconde qui survient ensuite celle de l’enquête .le détective (et le lecteur avec lui) toute de comprendre ce qui s’est passé. C’est une activité purement intellectuelle, le détective est invulnérable, à aucun moment sa vie n’est menacée.14

Les exemples canoniques du genre sont sans doute les romans d’Agatha Christie qui a inventé les personnages d’enquêteurs de Miss Marple.

Notre corpus contient des éléments d’énigmes à reconstituer avec le lecteur, il y a la première histoire qui est celle du viol commis, et la deuxième qui est celle de l’enquête. Mais à aucun moment, Driss le mari de Sarah et le détective ne se sent invulnérable, puisqu’il se fait assommer par l’agresseur, il visite souvent des quartiers mal famés, il met à nue la corruption de la police et accuse son propre chef d’être le coupable.

Roman noir :

Est un genre apparu en même temps que la prohibition aux Etats –Unis, il met en scène l’univers du crime mais il insiste sur la critique de la société. Les six composantes essentielles du polar sont présente mais il s’y ajoute un nouvel ingrédient qui constitue la signature spécifique du roman noir : la violence. Le contexte est celui du quartier mafieux et autre salauds. Le langage ne fait plus dans l’euphémisme et l’ellipse. La démarcation est beaucoup claire entre les bons et les méchants.

Les Américains Hammett, Chandler et Spillane Cheyney ont été les pionniers du genre et demeurent encore aujourd’hui des références, il faudrait sans doute aussi citer sans doute l’auteur Yasmina Khadra.15

Notre corpus contient beaucoup d’éléments de violence verbale comme physique, le contexte et les lieux sont assez malfamés, on retrouve des prostitués et des mafieux tout au long du récit, le langage est très dur par moment. Mais ce qui change par rapport au roman noir, c’est la démarcation entre le bien et le mal qui n’est pas du

14 Poétique de la prose, Seuil, 1978(réédite de 1971) texte dans Lits M, L’Enigme criminelle, anthologie, Bruxelles, Didier –Hatier, 1991, P .43-44.

15 Les grands domaines du roman policier, le club des polarpholies québécois. visité le 4 septembre 2020.

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tout claire, on ne sait plus qui est le méchant du gentil, et certains personnages changent de visage.

Roman à suspense (thriller) :

Selon Jacques Dubois : « le roman à suspense (Manchette) : le crime est encore à commettre, c’est le roman de la victime en puissance qui essaie échapper à la menace, ou du suspect qui veut être innocenté. »16

Dans le thriller souvent le crime n’a pas encore était commis et l’intrigue se construit autour des moyens déployés pour éviter qu’il ne soit commis.

Notre corpus ne rentre pas dans cette catégorisation puisque le récit commence après que le crime soit commis.

3- Structure narrative atypique du polar

:

La situation initiale :

Est habituellement la scène du crime.

Dans ce récit la situation initiale se trouve dans le 5ème chapitre du roman.

Sarrah et Driss forment un couple comblé .Ils vivent une belle vie à Tanger, c’était une belle journée de fin de semaine, Sarrah était convié à une soirée de la chanteuse Wafa et Driss s’est rendu à Casablanca pour représenter son Chef hiérarchique aux fiançailles de Lala Nour.

Il était midi pile, en ce jour béni du 8 avril. Le lieutenant Driss sirotait une bière dans le petit jardin potager dans sa maison, en attendant que sa de fin de semaine. […]Sarrah était conviée, le soir à une réception intime que donnait la chanteuse Wafa chez elle.[…] avant de sauter dans sa voiture et de mettre le cap sur Tanger, il commanda deux doigts de cognac au bar pour noyer le feu qui brulait en lui. 17

16 DUBOIS Jacques .le roman policier ou la modernité Annathan, 1992.

17 KHADRA Yasmina, L’outrage fait à Sarrah Ikker, Julliard, 2019, pp.50.56.

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L’auteur ne suit pas l’ordre chronologique des évènements parce que l’histoire s’ouvre avec Driss Ikker, le personnage principal, retrouvé ivre dans une chambre d’hôtel malfamée par son collègue retrouvé nue dans un bouge en compagnie d’une prostituée. Il disparut pendant une semaine, suite un évènement exceptionnel dont il a été témoin la nuit du 08au 9 avril.

L’auteur fait un retour en arrière au bien un flashback pour faire avancer l’histoire et dévoiler un peu plus les personnages au lecteur.

L’élément déclencheur :

Est le meurtre commis .c’est le fouillis, l’émoi, la police est la famille se mêlent.

Driss regagné son domicile vers une heure du matin. Et la stupeur, il découvre son épouse nue, bâillonnée et enchaînée sur le lit conjugal.

Les péripéties :

-Durant le début de l’enquête, l’auteur retrace les personnes qui avaient un motif de tuer la victime. L’interrogatoire des suspects se fait de plus en plus serré.

-Au milieu du roman, le détective interroge les suspects. Il devine assez bien qui est coupable, qui est innocent .Un 2e meurtre peut venir tout bouleverser. Dans ce cas, la police repart à zéro. Le détective réorganise l’enquête.

-Aux trois quart du roman, les indices sont déchiffrés. L’horaire du temps du suspect a été vérifié. Le dévoilement est proche. Jusque ici, le lecteur sait tout ce que sait le policier, la différence c’est la façon dont le détective va maintenant interpréter les indices. Le style d’écriture change, les phrases deviennent plus courtes, l’intensité dramatique augmente jusqu’au point culminant.

-

péripétie 1 :

Le lieutenant Allal décida d’interroger le vielleur de nuit en premier, puisqu’il avait un mobile, il a déclaré avoir vu un homme courir cette nuit-là vers une voiture rangée en bas de la rue.

(23)

-23-

écoute-moi bien, le menaça Alal . Personne ne t’a mis le couteau sous la gorge .L’inspecteur Brik t’a demandé si tu n’avais rien remarqué la nuit où Mme Ikker a été agressé chez elle, et tu as dit avoir vu un individu, qui correspond au signalement de celui qui est là-dedans, en train de courir en rasant les murs. 18

-

péripétie 2 :

Alal interrogea Arslène Leben comme deuxième suspect parce qu’il était un voyou multirécidiviste mais Driss vérifia les dires du vielleur de nuit puis Arslène plus tard et découvra qu’ils étaient innocents.

Moi, j’ai vérifié. J’ai des témoins qui ont une tout autre version. La nuit de l’agression, Arslène Lebben était en dispensaire, avec son oncle et son fils qui avait 40 de fièvre. Alal ne s’agit même pas donné la peine d’interroger le médecin ni l’infermière qui s’étaient occupés du gamin. 19

-

péripétie 3 :

Après que Driss prend connaissance des déclarations des témoins. Il se rend avec Farid sur le lieu du crime qui est la chambre conjugale de Driss, ils trouvent deux indices : un résidu laiteux et un bouton de manchette « Farid tenait un bouton de manchette dans le creux de la main. […]Il se pencha sur un verre sur la table de chevet, remarqua qu’un résidu laiteux s’était desséché au fond. »20

-

péripétie 4 :

18 KHADRA Yasmina, L’outrage fait à Sarrah Ikker , p28.

19 Ibid.p.59

20 Ibid.p67

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Driss décida de commencer l’enquête sur le bouton de manchette, d’abord avec les bijouteries, la diva Wafa ,Leyla Jellad ,le chanteur Zahi et les frères Ben Amar ce qui lui permet d’avancer son enquête.

le dénouement :

Où la fin doit être logique avec l’histoire et doit être basé sur les indices. Pas de nouveaux personnages, pas de paranormal, pas de suicide. La solution du meurtre doit comprendre trois éléments importants : le motif, l’occasion et le moyen privilégié par le meurtrier.

Après les interrogations faites par Driss et les dires de Ben Amar ; Driss a fini par questionner Slimane mais après les aveux de Sarrah. Driss arriva à la conclusion que le coupable était le commissaire Rachid Baaz.

4- Eléments du polar :

Un bon polar est généralement une « mécanique bien huilée ». L’écriture répond à des règles précises rien n’arrive au hasard. Chaque personnage, chaque situation est là pour faire avancer l’histoire.

L’auteur doit jouer franc-jeu avec son lecteur. Règle générale, si le détective découvre un indice ou apprend une information importante, le lecteur le sait lui aussi.

Le détective, c’est en quelque sorte les yeux du lecteur. Ceci permet d’éviter qu’à la fin, le policier sorte la solution comme un lapin du chapeau d’un magicien. Il faut donner au lecteur la chance de faire son enquête lui aussi. La focalisation de notre récit est interne de bout en bout, ce qui renforce cette idée de faire participer le lecteur à l’enquête petit à petit et qu’il ne soit jamais pris au dépourvu.

L’adjoint du détective, tel le Dr Watson pour Sherlock Holmes et Hercule Poirot. Le recours à un adjoint est souvent employé dans un roman policier, entre autres pour permettre au détective de mettre ses théories et hypothèses à l’épreuve .l’adjoint, c’est un peu un miroir qui renvoie au détective une image plus au moins fidèle de son raisonnement. Dans le cas de notre corpus, l’adjoint est absent, Driss mène l’enquête tout seul et de son propre choix puisqu’il n’a confiance en personne, ni en sa société ni

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en ses collègues policiers. Cela risque de fausser son jugement, peut le rendre plus subjectif, mais surtout contribue à ajouter de la paranoia au personnage principal.

Le polar joue généralement autour de deux axes : la surprise et le suspense. La surprise, c’est un évènement imprévisible qui arrive. La découverte de la nature du viol et du violeur dans notre récit en est la preuve. Le suspense, c’est un évènement qui revient souvent et qui nous a gardés entant que lecteur en haleine avant la découverte de la fin. Ces deux techniques sont très utiles pour finir un chapitre et tenir le lecteur en haleine. Les deux sont évidemment bien présents tout au long du récit,

Le meurtre, dans un polar, est l’évènement auteur duquel tourne toute l’histoire.

C’est quelque chose qui dérange. Le lecteur veut savoir qui est le meurtrier et pourquoi le crime a été commis. Le travail du détective, c’est de trouver des motifs et des suspects pour résoudre le meurtre.

La scène du crime est très importante. Dans un polar c’est l’occasion de fournir des informations de base au lecteur (qui est la victime ?elle a été retrouvé à quelle endroit ?dans quelle circonstance ? dans quel état ?), mais aussi de « planter » des indices importants au milieu de tous le fouillis et l’émotion qui entoure la découverte d’un meurtre !

La victime, dans un roman policier classique, elle meurt au début du roman.

Donc, on découvre vraiment sa personnalité après sa mort, par l’entremise de l’enquête du détective.

Les suspects, on en retrouve généralement cinq ou six dans un polar, pour que le lecteur puisse suivre chacun. Si l’auteur en introduit davantage, cela devient génant. Par contre deux ou trois, c’est trop peu pour maintenir le suspense. Tous les suspects sans exception détestent par contre la victime.

Dans notre corpus, il est évident que la nature du criminel et du crime est différente : Ce n’est pas un meurtre mais un viol, ce n’est pas non plus un meurtrier que l’on recherche, mais un criminel, un violeur de femme. Le personnage principal a donc l’occasion d’interroger la victime au sujet de son agresseur. La victime étant la femme du personnage principal, l’enquête pourrait se clore rapidement, mais le silence de la victime, le manque de confiance en elle et l’implication du détective font que cette règle tombe à l’eau.

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L’enquête policière, pour qu’un suspect soit le meurtrier ou le coupable, il doit répondre à trois conditions

1) il doit avoir un motif pour tuer ou commettre son crime (haine, jalousie, revanche). L’amour interdit de Baaz pour Sarrah et sa jalousie envers son mariage sont la cause du viol dans notre récit.

2) il doit en avoir l’occasion (le détective doit prouver que le suspect pouvait être sur les lieux des crimes, à l’heure approximative du meurtre). Dans le récit, Sarrah aurait pu se défendre de son agresseur et le repousser hors de sa maison et loin de son corps, mais elle ne fait pas puisque son mari la délaisse depuis un moment, ce qui facilite la tâche l’agresseur.

3) il doit avoir un moyen de tuer ou de commettre son crime (accès à l’arme du crime). Dans notre roman, le mari, lui-même détective, oublie de fermer la porte du garage, et donne donc l’occasion au coupable de pénétrer chez lui et de profaner le corps de sa femme.

Si l’une au l’autre de ces conditions n’est pas remplie, il est probable que le détective devra chercher ailleurs pour trouver un suspect. Règle générale, le personnage qui semble le plus suspect et qui se fait arrêter en premier, est souvent innocent.

Deux outils d’enquête très importants :

L’alibi est lié à l’heure du meurtre. Au moins un suspect va mentir à la police pour se couvrir. C’est la tâche du détective de vérifier ses allées et venues, de questionner, de voir ses réactions.

Les indices permettent de faire avancer l’enquête. L’auteur joue avec le lecteur, en « plantant » de vrais et de faux indices parfois au même endroit. Quand le policier découvre un indice, le lecteur en est informé. Le défit pour lui reste de les interpréter!21.

21Le roman policier ou le polar esprdg.cscmonavenir.ca visité le 10 juillet .2020 .

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Conclusion :

Nous avons abordé dans ce premier chapitre intitulé le polar, les codes du genre policier, mais nous avons vu qu’il transgresse toutes ses règles, car nous remarquons que ce roman est différent des préceptes du genre policier qui obéit généralement à un schéma standard.

Comme nous l’avons détaillé plus haut, ce n’est pas entièrement un roman à énigmes puisque le détective n’est pas invincible et se fait même assommer par l’agresseur, ce n’est pas non plus un roman noir puisque la démarcation entre le bien et le mal est très floue, et ce n’est pas du tout un thriller puisque le récit commence après le crime.

Aussi, le lecteur est confronté à un autre schéma atypique, à un désordre narratif qui caractérise ce roman policier. La focalisation est certes interne, mais les suspects du viol se succèdent dans un cortège de quiproquo, les victimes se métamorphosent et dévoilent un visage différent, la victime principale est elle-même suspectée de couvrir le coupable, le coupable est censé diriger la police qui mène l’enquête, et enfin le personnage principal n’a pas recourt à un adjoint et enquête seul et de son propre choix puisqu’il n’a confiance ni en sa femme victime, ni en ses collègues policiers, ni dans sa propre société. Cela fausse son jugement un moment le rendant plus subjectif, mais contribue à ajouter de la paranoïa au personnage principal.

Enfin, nous allons essayer de comprendre quelles sont les raisons qui ont fait que notre corpus n’applique pas les règles du polar classique, est-ce que c’est la faute des personnages ou bien à autre chose qui dépasse les personnages et le texte lui-même.

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Chapitre 2

L’interrogatoire des personnages principaux

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Ce chapitre sera consacré à l’analyse sémiologique du personnage. Le but est de savoir si on peut prouver que ce sont les personnages qui ont causé l’hybridité du genre de notre roman.

Pour cela nous avons fait appel au théoricien français Philipe Hamon mais avant d’exposer les différents volets d’analyse proposés par lui, une définition de la sémiologie nous semble utile. L’approche sémiologique, explique Vincent Jouve :

Est née, elle aussi, d’une volonté de réagir contre les études empiriques. Elle vise à faire du personnage une notion théorique rigoureuse, mais en tâchant d’éviter certaines réductions de la sémiotique narrative. Cette dernière […] limite en effet le personnage à son « faire ». Or, si le personnage est bel et bien un « acteur », il a aussi un nom et un portrait, c’est-à-dire un « être » 22

Philipe Hamon s’est intéressé à cette discipline pour étudier le personnage, il finit par élaborer une grille d’analyse assez pertinente et méthodique, elle susceptible d’être appliqué sur n’importe quel personnage .en proposant trois axes d’analyse sur lesquels nous nous appuierons dans notre recherche. Autrement dit nous porterons notre attention sur l’étude de l’être, le faire et enfin l’importance hiérarchique.

Nous commencerons notre analyse , avec l’étude de l’être et ce , en relevant les extraits qui renvoient au portrait physique et moral de nos différents personnages ,pour ensuite passer à l’étude du faire de ces derniers , et ce , en dégageant leur rôle thématique et actantiel .

Enfin, nous terminerons notre analyse par l’importance hiérarchique de nos protagonistes selon les six critères d’analyse proposés par Philipe Hamon.

Au niveau de l’être, nous pouvons chercher l’information sur ces trois aspects : le nom, la dénomination et le portrait.

22 JOUVE, Vincent, Poétique du roman, paris, édition Armand Colin, 2010, page 82.

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1- L’être :

a- L’identité :

Le nom

:

Le nom propre est assurément la première réalité d’un personnage et sans doute la plus percutante. Souvent, le nom du personnage a une connotation sociale, culturelle ou littéraire. Il joue un rôle important dans la littérarité du texte, selon Philipe Hamon : « l’analyse (du nom du personnage) devra douer s’efforcer de rendre compte de cette immobilité sémiologique du personnage qui va de l’onomatopée : en pensant par le symbole, le type, etc. »

Driss Ikker est le prénom du personnage principal de l’histoire, en premier lieu nous pouvons dire que l’utilisation de ce prénom renvoie à l’appartenance à une société arabe et musulmane. En effet, d’après la recherche que nous avons effectuée sur l’étymologie de cette appellation.

Le prénom Driss est très répondu dans les pays musulmans de langue arabe. Ce diminutif du prénom Idriss composé de terme gallois ou arabe est une transposition du nom de patriarche biblique et prophète de l’Ancien Testament Hénoch, considéré comme le petit- fils du premier homme, Adam. le prénom Driss très courant au Maroc, a aussi bénéficié de la popularité du premier sultan du Maroc, Idriss Ikker, qui a fait construire la ville de Fès et unifié le Maroc par la religion musulmane .en France ce prénom est surtout attribué dans les familles d’origine maghrébine.23

«… Qui, à Kenitra ; ne connaissait pas Mlle Sarrah Chorofa, la fille adorée de son papa, l’intraitable directeur de l’école de police ? »24

D’après cet extrait, nous avons trouvé que notre personnage principale est doté d’un prénom celui de sarrah qui est un prénom féminin d’origine hébraïque, est

23 Prénom Driss : Signification, origine, fete –le journele des femmes www.journaldesfemmes.fr consulté le 5 octobre 2020 à 15 :21

24 KHADRA Yasmina, L’outrage fait à Sarrah Ikker , Julliard, 2019, p82.

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populaire, ce prénom signifie « princesse ». Dans la bible, sarrah est l’épouse d’Abraham et la mère d’Issac, à qui elle donne naissance malgré ses 90 ans.25

En ce qui concerne son nom : sarrah était d’abord Mlle Chorafa, suite à son mariage elle devient Madame Ikker avec Driss.

Rachid est un personnage secondaire, mais aussi important et pris en considération dans ce récit autant que le personnage principale .notre personnage se nomme Rachid, le nom renvoie à l’adjectif arabe dont est tiré le prénom Rachid signifié

« raisonnable ».Al-Rachid est aussi une manière de désigner Dieu dans cette langue, et c’est l’une des nombreuses façons de nommer le prophète Mahomet. Rachid est un prénom répandu dans les familles d’origine maghrébines en France.

Les dénominations :

On peut trouver une ou plusieurs, c’est un nom secondaire ou bien (surnom) donné au personnage.

Notre personnage Driss est surnommé « lieutenant »par des autres personnages qui ont des personnages secondaires (les membres du commissariat), ce surnom indique que notre personnage a un grade militaire d’officier subalterne.

Notre personnage Rachid est surnommé « Joha »par El Hajja, la mère de Sarrah Rachid Baaz, voyons, votre mère me surnommait Joha. 26

Le portrait :

Le portrait est présente sous forme particulier de description, qui permet à l’écrivain de montrer le personnage représente. Pour dresser le portrait d’un personnage , il faut donner des indications de quatre ordre différents : ( le corps , l’habit , la psychologie et la biographie) Vincent Jouve 27 écrit à ce propos : « le portrait ; on l’a vu constitué par l’addition des singes épars qui , tout au long du récit , caractérisent le

25 Prénom Sarah : Signification, origine, fete www.journaldesfemmes.fr consulté 7octobre 2020à 10 :50

26 KHADRA Yasmina, L’outrage fait à Sarrah Ikker, Julliard, 2019, p94.

27 JOUVE Vincent est un professeur de littérature français. Il a beaucoup travaillé sur le roman notamment sur la question du personnage. Il crée l’expression « effet –personnage »

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personnage : on retiendra quatre domaines privilégiés : le corps , l’habit , la psychologie et la biographie . »

Le corps :

C’est tout ce qui a rapport avec la description physique du personnage.

Driss est un jeune homme marié, il est caractérisé par son beauté vous êtes trop beau 28 , charme et sa longueurs de 73m, il a un menton fendu et des yeux azurés « …il était beau avec son menton fendu et ses azurés qui scintillaient comme des joyeux du haut de son mètre soixante –treize »29

Sarrah est une jeune femme de trente ans elle était célibataire à trente ans30 .elle est caractérisée par sa beauté extraordinaire Sarrah était belle, riche et avait du caractère31

Elle possède un charme fou « on aurait dit qu’elle sortait d’un roman de capote, avec son regard déluré et son charisme de vestale »32 .Sarrah a un corps de magnifique sculpture ce qui veut dire que cette femmes est physiquement belle « un canon comme toi réveillerait un mort dans sa tombe. »33

Baaz est un grand gars aux cheveux grisonnants qui ressemblait un peu à Richard Gere dans Time Out of Mind.

L’habit :

C’est ce qui concerne la tenue vestimentaire renseigne sur l’appartenance social ou le statut social de n’importe quel personnage.

Driss s’habit à la manière des hautes classe, il porte des costumes « … enfila son plus beau costume acheté dans une boutique de luxe à paris. »34 Et pour son tenu de police, il porte son harnachement de flic.

Sarrah : pour les vêtements ; elle met une robe lors la première rencontre avec son marié Driss qui est le personnage principale : » c’était Sarrah magnifiquement

28 KHADRA Yasmina, L’outrage fait à Sarrh Ikker , Julliard, 2019.p.83

29Ibid, p 85

30 Ibid.p.86

31 Ibid.p.87

32 Ibid. p.80

33 Ibid.p.150

34 Ibid.p.51

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moulée dans une robe blanche qui mettait en valeur le vallonnement dunaire de ses hanches.»35

La psychologie :

C’est le portrait psychologique, il englobe les caractères personnels qui caractérisent la personnalité d’un personnage .Ils constituent la vie intérieure du personnage.

D’abord , avant d’obtenir sa licence de droit et réussi au concours d’admission à l’institut royal de la police de Kenitra , il avait ses rêves et ses ambitions « il avait tenu bon, conscient que seule la réussite dans ses études pourrait changer sa vie »36

Après son mariage Driss il était heureux et vit une vie confortable il avait tous : un beau-père influant, une femme de grand famille célèbre au Maroc et un travail stable.

Driss souffre de la dépression et la pression après le vol de sa femme, il était triste, perdu, il n’a aucun obsession dans la tête, trouver celui qui profané sa vie conjugal et qui a bafoué son honneur.

Driss ne distinguait ni le jour en train de se débiner sur la pointe des pieds ni la nuit qui s’amenait dangereusement , pareille à une ogresse au ventre plus grand que l’océan .il avait fumé toutes ses cigarettes ; le cendrier débordait de mégots consumés jusqu’au filtre.sa tête résonnait d’un chahut psychédélique ; des voix fusaient de tous les coté , les unes tumultueuse ,les autres claires comme l’éclat d’un cimeterre – toutes le conspuaient en le sommant d’aller laver son honneur dans le sang 37

Quant à la psychologie de notre protagoniste, Sarrah est une femme forte, indépendante et libre.

Sarrah vanta les auteurs qu’elle aimait, ensuite, parce que Driss n’avait jamais quitté le Maroc, elle lui fait l’éloge de Paris, de Vienne

35Id.p.80

36 KHADRA Yasmina, L’outrage fait à Sarrah Ikker, Julliard, 2019, p77

37 Ibid.pp251-252.

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européennes qu’elle avait visitées avant d’en venir au prince charmant dont elle se languissait dans un pays où les hommes ne pensaient qu’à tirer leur coup avant de se défiler38

Elle est claire et franche.

Vous devez vous demandez quel genre de fille je suis pour aller aussi vite en besogne, n’est-ce pas, monsieur Ikker ? Eh bien, je ne suis pas aussi pressée que j’en ai l’air. Bien au contraire, si j’ai attendu d’avoir quelques cheveux blanc pour me décider, c’est parce que je prends tout mon temps .Mais quand ma décision est prise, je vais droit au but .j’envisage de fonder une famille.39

Sarrah est une femme célèbre et influente au kénitra, parce qu’elle est la fille du directeur de l’école de la police à kénitra.

Rachid est un garçon un peu spécial, il avait de l’ambition et du caractère, mais il souffre de la répression sexuelle.

La biographie :

C’est le portrait biographique, il fait référence à la famille, à l’hérédité et aux relations sociales.

Driss est un jeune marocain né dans la montagne de djebel Tidirhine, issu d’une famille pauvre, sa mère est une femme de foyer, quant à son père, c’était un éleveur de chèvre.

Né dans un gourbi sur les hauteurs du Rif, de père éleveur de chèvres et de mère bête de somme, le petit Driss refusait de finir berger comme ses frères ainés au visage tanné par les vents aiguisés cde Djebel Tidirhine .chaque matin aux aurores, qu’il pleuve ou qu’il neige, il parcourait des kilomètres pour rejoindre son école qui se

38 Ibid.P.86

39 L’outrage fait à Sarrah Ikker, Julliard, 2019, P.86

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trouvait dans un village en aval. Il atteignait sa destination à moitié mort de froid, les savates gorgées d’eau, le tablier dégoulinant de boue. 40

Il a pris son diplôme de droit, mais il était désespéré de la vie parce qu’il a frappé tous les portes sans succès. Après son mariage de la fille du directeur de police, il est devenu un lieutenant dans la police de Kénitra. Son beau-père lui affecté à Sallé ; puis à Casablanca, mais enfin, il s’installe à Tanger.

Il avait un ami Malik Bahri, marocain naturalisé hollandais .il avait décroché plusieurs diplômes dans de prestigieuse universités européennes, il imposa son génie partout où il déploya un chantier.

Sararh est une jeune fille issue d’une famille connu et célèbre au Maroc, son père était un directeur de l’école de la police à kénitra, et sa mère, c’est une femme de haute classe. Elle vit dans une villa, elle part à plusieurs pays. À l’âge de trente ans ; elle a épousée Driss .elle n’arrivait pas à tomber enceinte. Sarrah et Driss forment un couple parfait, jusqu’au jour où un intrus s’invite à leur foyer, ligote et profane le corps de Sarrah.

Depuis le jour du viol elle vivait une souffrance morale.

Rachid est un grand gars marié, son épouse s’appelle Narimène, il avait trois filles .il issu d’Essaouira, sa ville natale. Il est passé par des moments difficiles, il avait merdé grave, et sans l’intervention de Abderrahmane Chorafa qui lui aide et l’ai remis sur la bonne route et c’est grâce à lui s’il chapeaute la police de Tanger, il devient le chef de la police de Tanger.

Il n’exagère pas. Sans moi, il serait montreur d’âne dans un souk perdu de son Essaouira natal. […]Rachid est passé à deux doigts de la trappe .il avait merdé grave .très, très grave. Le conseil de discipline allait le radier du corps de police et de l’ensemble de la fonction publique .j’ai dû intervenir pour sauver sa tête .je me suis débrouillé pour le mettre sur une voie de garage le temps qu’il se fasse oublier,

40Ibid, p 77.

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puis je l’ai remis sur les rails et c’est grâce à moi s’il chapeaute aujourd’hui la police de Tanger. 41

2- Le faire :

C’est le passage de l’analyse du personnage du degré descriptif au degré narratif donc c’est analyser l’ensemble des rôles joués par le personnage, ces rôles peuvent être réparti sur deux axes :

Le rôle thématique :

C’est les thèmes qui dominent le texte .Ils sont nombreux mais l’analyse ne tiendra compte que des rôles narratifs les plus importants ; ces rôles aident à comparer les personnages entre eux ils renvoient à des thèmes généraux tels le sexe, l’origine géographique, l’appartenance idéologique ou politique peut être aussi explicite.

Premièrement, notre personnage est un jeune homme musulman d’origine marocain et habitant ; Djebel Tidirhine, il vit ambitionner de devenir procureur, il a grandi dans des conditions familiales misérables, « sa mère avait toujours prié pour lui lorsque, un crouton dans la poche et le cartable telle une sur le dos, il rejoignait l’école dans le noir, sous la pluie et parfois avec de la neige jusqu’aux genoux. »42

Son père était un éleveur de chèvre, quant à son mère c’était une femme de foyer ; il était le seul parmi ses frères ainés de finir berger. Sa vie de jeune homme était caractérisée par la misère, la pauvreté et le chômage qui était des points de convergence pour la communauté musulmane jusqu’à sa réussite au concours de l’institut royal de Kénitra :

Driss s’était remis à la recherche d’un emploi auprès des tribunaux avant de constater que le piston et le népotisme supplantaient outrageusement la compétence et la droiture .sur un coup de tête, il tenta sa chanse du côté de l’institut royal de police de Kénitra.43

41 KHADRA Yasmina, L’outrage fait à Sarrah Ikker , Julliard, 2019 , p 54

42 L’outrage fait à Sarrah Ikker, Julliard ,2019. p 82

43Ibid. pp 78-79

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Deuxièmement ; Driss décide de marier la fille du directeur de l’école de la police de kénitra .qui lui rencontrer dans une soirée de gala, parce que lorsqu’il a rencontré Sarrah ; c’était comme une chance et une occasion pour tracer sa carrière de flic mais avec le temps il apprit à aimer sa femme.

Pour bénir cette union, l’élève Ikker fut déclaré major de sa promotion et muté à Fès, son beau-père lui proposa plusieurs destinations, il l’affecte à Salé, puis à Casablanca, puis il s’installe à Tanger.

Sa vie bascule le jour de 9 avril « tout roulait sur des velours, pour les deux époux, jusqu’à cette terrible nuit du 8 au 9 avril où la sinécure vira au cauchemar. »44

Driss s’est rendu à Casablanca pour remplacer le commissaire Baaz chef de la police de Tanger aux fiançailles de Lalla Nour. À cette nuit il revient chez lui vers 1h45, il trouve sa femme agressée et violée

Il gravit l’escalier en dénouant sa cravate. La porte de la chambre à coucher était ouverte. Un abat-jour était allumé sur la table de chevet .Driss manqua de tomber à la renverse en découvrant sa femme toute nue, allongée à plat ventre sur le lit .elle avait les mains menottées à la tête de lit, quelque chose de noir sur la bouche et un bandeau sur les yeux .Driss n’eut pas le temps de comprendre, encore moins de réagir .un violent coup s’abattit sur son crâne et il tomba par terre, sans connaissance. 45

Après ce terrible évènement qui lui conduit à un état lamentable il a été confié par ses collègues à une clinique privée.

Après son sorti Driss décide d’entreprendre sa petite enquête personnelle pour identifier le monstre qui a causé son irréparable malheur.

44 Ibid. 96.

45 Ibid. p 56

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Notre personnage est une jeune femme issue d’une grande famille marocaine, et habite à Fès .Sarrah est la fille adorée du patron de la police de Tanger ; personnalité influente qui fait et défait les carrières, elle a épousée Driss, et ce mariage a grandement facilite la carrière de Driss « lieutenant ».

Sarrah a vécu une belle vie avec son mari à Tanger, jusqu’à la nuit du viol.

Après l’enquête de son mari, elle a fini par avouer à son mari qu’elle a forniquée avec le commissaire Baaz.

Rachid d’abord était l’assistant de directeur de l’école de police de Kénitra, Abderrahmane Chorafa, il a confronté plusieurs difficultés pour tracer sa carrière de flic, grâce à l’aide de son directeur il dépasser ses problèmes et devient le chef de police de Tanger. Lors d’une réception officielle donné par le gouverneur de Tanger à laquelle furent conviés les notables et les officiers avec leurs épouses, le commissaire Baaz croisa de nouveau Sarrah ikker avec son marié Driss, depuis ce jour, il a essayé de la contacter puis de la harceler et la menacer parce qu’il cherche à lui soumettre à ses fantasmes de sadique.

Le rôle actanciel :

C’est à partir la théorie de Greimas qu’on peut les comprendre dans ce cas le personnage devient « acteur ».dans l’analyse de Greimas, les rôles actanciels se répartissent en trois axes sémantiques : le savoir du personnage, le vouloir du personnage et enfin le pouvoir des adjuvants et des opposants.46

-

Le savoir :

D’un côté Driss est un personnage intelligent et conscient de ce qui l’entoure. Il est conscient qu’il appartient aux franges sociales défavorisés, donc il n’aura aucun avenir dans son rif .car même il est diplômé, il n’arrive pas à trouver un travail, c’est ce que le pousse à un mariage lucratif.

46 http://www.signosmie .com./Greimas /modèle –actanciel .asp. [en ligne] consulté le 2/10/2020 à 23 :00h.

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